Saint Jean Chrysostome
 
 
 
Celui qui sème abondamment moissonnera abondamment
Photo supprimée sur demande de l'auteur

  2ème lettre de Paul à Timothée, Chapitre IV versets 5 à 8

  01 janvier 2011 | 2.19 Mo | 11mn 53s | audio | Texte

  Lecteur : JGM [1] 

5 Mais toi, garde, en toute circonstance, le contrôle de toi-même. Supporte les souffrances. Remplis bien ton rôle de prédicateur de l’Evangile. Accomplis pleinement ton ministère.
6 Car, en ce qui me concerne, je suis près d’offrir ma vie comme une libation pour Dieu. Le moment de mon départ est arrivé.
7 J’ai combattu le bon combat. J’ai achevé ma course. J’ai gardé la foi.
8 Le prix de la victoire, c’est-à-dire une justice éternelle, est déjà préparé pour moi. Le Seigneur, le juste Juge, me le remettra au jour du jugement, et pas seulement à moi, mais à tous ceux qui, avec amour, attendent sa venue.

 

Saint Jean ChrysostomeCommentaire patristique par saint Jean Chrysostome

Quelle confusion pour nous, mes frères que certains hommes aiment l'argent beaucoup plus que nous n'aimons Dieu, et que Dieu soit pour nous d'un moindre prix que n'est l'or pour eux ? Veilles, lointains voyages, dangers sur dangers, inimitiés et embûches, les hommes bravent tout pour l'amour de l'argent.

Et nous, nous ne hasarderions pas de dire une simple parole pour Dieu, ni d'encourir la moindre disgrâce ?

Quand il faudrait venir en aide à quelque opprimé, comme nous redoutons de nous exposer au ressentiment de quelque grand personnage, comme nous avons peur d'une ombre de péril, comme nous nous hâtons d'abandonner la malheureuse victime de l'injustice  ! Lorsque nous avons reçu de Dieu le pouvoir de secourir ceux qui en ont besoin, nous laissons ce pouvoir se perdre inutilement entre nos mains, pour ne pas nous attirer de désagréments ni de haines.

Cette lâcheté est même réputée sagesse et est passée en proverbe. "Sans raison faites-vous aimer, mais sans raison ne vous faites point haïr" voilà un propos que le monde a sans cesse à la bouche. Quoi  ! Est-ce donc s'exposer sans raison à la haine que de la faire pour secourir un malheureux ? Quoi de préférable à cette haine ? L'amitié que l'on s'attire pour Dieu ne vaut pas, à beaucoup près, la haine que l'on encourt à cause de lui. Lorsqu'on nous aime à cause de Dieu, c'est un honneur dont nous lui sommes redevables. Lorsqu'au contraire nous nous faisons haïr à cause de Dieu, c'est lui qui nous doit pour cela une récompense. Quelque amour que les avares montrent pour l'or, ils n'y peuvent mettre de bornes, et dès que nous avons fait la moindre chose pour Dieu, nous croyons avoir tout fait. Nous sommes bien loin d'aimer Dieu autant qu'ils aiment l'or. Ils sont certes bien coupables d'avoir cette folle passion pour l'or ; mais que nous sommes nous-mêmes condamnables de n'avoir pas autant d'amour pour Dieu  ! Cet honneur qu'ils rendent à un peu de terre, car l'or n'est pas autre chose que nous sommes malheureux de ne pas le rendre au Maître de toutes choses.

Considérons, mes frères, cette folle passion, et rougissons de notre indifférence. Que gagnerons-nous à être moins enflammés pour l'or, si nous sommes froids pour Dieu dans nos prières. Les avares méprisent leurs femmes, leurs enfants et même leur salut, et cela sans savoir s'ils réussiront à grossir leur avoir, puisque souvent ils meurent au milieu de leurs plus belles espérances, après avoir travaillé en vain ; et nous qui sommes certains d'atteindre l'objet de nos désirs, si nous l'aimons comme il faut l'aimer, nous ne daignons pas même l'aimer ainsi, mais nous sommes froids en tout, froids dans l'amour du prochain, froids dans l'amour de Dieu.

Car notre indifférence pour Dieu vient de celle que nous avons pour notre prochain. Il n'est possible qu'un homme qui ne sait pas aimer ? soit capable d'un sentiment noble et viril.

L'amour est le fondement de toutes les vertus.

"La charité, dit le Seigneur, renferme la loi et les prophètes." (Mt 22,40) Comme lorsque le feu s'est saisi d'une forêt d'épines, il les réduit en cendres, et en purifie la terre ; de même le feu de la charité brûle et détruit, partout où il tombe, tout ce qui peut être contraire à la moisson de Dieu, et purifiant la terre de nos âmes, la rend propre à recevoir la semence que Dieu y répand. Là où se trouve l'amour, tous les maux disparaissent. Il n'y a plus d'avarice, cette racine de tous les maux, il n'y a plus d'égoïsme, plus de morgue ; qui voudrait, en effet, s'élever au-dessus d'un ami ? Rien ne nous rend si humbles que la charité. Elle nous fait, sans rougir, rendre à nos amis les plus bas services, et même nous leur en rendons grâces. La charité fait que nous n'épargnons pas notre argent, ni même nos personnes pour le bien de nos amis, puisque nous exposons pour eux notre vie. La charité véritable et sincère ne souffre ni envie ni médisance. Bien loin de calomnier nos amis, nous fermons au contraire la bouche à ceux qui les calomnient. La charité met partout le calme et la tranquillité, elle bannit les disputes et les querelles, elle fait régner une paix profonde.

"La charité, dit saint Paul, est l'accomplissement de la loi". (Rom 13,10) Il n'y a rien de désagréable en elle. Tous les crimes qui troublent la paix : l'avarice, la violence, les rapines, l'envie, les accusations, le parjure, le mensonge, disparaissent en présence de la charité, puisqu'on ne commet des parjures que pour ravir le bien des autres. Qui voudrait penser à ravir le bien d'un ami ? On est prêt au contraire à lui donner ce qu'on a, et on croit même qu'il nous fait grâce de le recevoir. Vous me comprenez, vous tous qui avez des amis, non pas des amis de nom seulement, mais des amis véritables et que vous aimez autant qu'on doit aimer des amis.

Si quelqu'un ignore ces choses, qu'il les apprenne de ceux qui les savent.


[1] Il s'occupe de la bibliothèque (chrétienne orthodoxe) de la Crypte de la Cathédrale Saint-Alexandre-de-la-Neva, 12 rue Daru, 75008 Paris

 
Épître aux Romains - C'est l'heure de vous réveiller - Du chapitre XIII, verset 11, au chapitre XIV, verset 4

13, 11 D'autant que vous savez en quel moment nous vivons. C'est l'heure désormais de vous réveiller ; le salut est maintenant plus près de nous qu'au temps où nous avons cru.

13, 12 La nuit est avancée. Le jour est arrivé. Laissons là les oeuvres de ténèbres et revêtons les armes de lumière.

13, 13 Comme il sied en plein jour, conduisons-nous avec dignité : point de ripailles ni d'orgies, pas de luxure ni de débauche, pas de querelles ni de jalousies.

14 Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ et ne vous souciez pas de la chair pour en satisfaire les convoitises.

14,1 A celui qui est faible dans la foi, soyez accueillants sans vouloir discuter des opinions.

14, 2 Tel croit pouvoir manger de tout, tandis que le faible ne mange que des légumes :

14, 3 que celui qui mange ne méprise pas l'abstinent et que l'abstinent ne juge pas celui qui mange ; Dieu l'a bien accueilli.

14, 4 Toi, qui es-tu pour juger un serviteur d'autrui ? Qu'il reste debout ou qu'il tombe, cela ne concerne que son maître ; d'ailleurs il restera debout, car le Seigneur a la force de le soutenir.

 
Début du carême : c’est l’heure de vous réveiller
24e homélie de saint Jean Chrysostome sur l’épître aux Romains. Il commente ici le passage de saint Paul dont le calendrier liturgique orthodoxe fait l’épître du début du Carême, dimanche du Pardon.

9 mars 2011 | 6.22 Mo | 26mn 58s | Audio | Texte
Lecteur : JGM
 
 

Sur la justification et l'humilité - 1ère lettre de Paul à Timothée, Chapitre 1er, versets 15 à 17


15 janvier 2011 | 2.77 Mo | 11mn 53s | audio | Texte
Lecteur : JGM

15 Elle est sûre cette parole et digne de tout notre accueil : Jésus le Christ est venu en ce monde pour sauver les pécheurs, dont je suis, moi, le premier.
16 Et s'il m'a été fait miséricorde, c'est pour qu'en moi, le premier, Jésus Christ manifestât toute sa patience, faisant de moi un exemple pour ceux qui doivent croire en lui en vue de la vie éternelle.
17 Au Roi des siècles, Dieu incorruptible, invisible, unique, honneur et gloire dans les siècles des siècles ! Amen.

 

4ème Homélie de saint Jean Chrysostome (extraite de la Série des commentaires de st Jean Chrysostome sur la première épître de saint Paul à Timothée, traduction Janin, Bar-le-Duc, 1864)

Les bienfaits de Dieu sont si grands et dépassent de si loin toute attente et toute espérance humaine, qu'ils trouvent souvent des incrédules. Il nous a en effet accordé ce que jamais n'eût attendu ni pensé l'esprit d'un homme, en sorte que les apôtres ont eu grand-peine à établir la foi aux dons de Dieu.
Car, de même qu'éprouvant quelque grand bonheur, on se dit : "N'est-ce pas un songe?" exprimant ainsi qu'on se défie de sa réalité; de même en est-il des dons de Dieu.
Et quel est ce don auquel on ne croit pas?
On se demande si les ennemis de Dieu, les pécheurs, ceux qui n'étaient justifiés ni dans la loi ni par les oeuvres, obtiendront réellement tout à coup et par la seule foi, la justification qui est le premier des biens. L'apôtre s'étend sur ce chapitre dans l’épître aux Romains, et il s'y étend ici encore.
"La parole est fidèle", dit-il, "et digne d'être reçue : Jésus le Christ est venu en ce monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier".
Car, comme c'était là surtout la doctrine que les juifs avaient peine à suivre, il leur persuade de ne pas s'attacher à la Loi, car par elle et sans la foi l'on ne peut être sauvé. Il combat donc sur ce point. Il pensait qu'on jugerait incroyable qu'un homme qui aurait étourdiment dissipé toute sa vie antérieure, et l'aurait salement employée à de mauvaises actions, dût être ensuite sauvé par la seule foi. C'est pour cela qu'il dit : "La parole est fidèle".
Mais quelques-uns ne se bornaient pas à n'y pas croire, ils s'en faisaient les calomniateurs, comme on le fait maintenant encore, lorsque l'on dit : "Faisons le mal, afin que le bien arrive". ([2])
L'apôtre a dit : "Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé" ([3])
Mais pourquoi disent-ils : "Faisons le mal afin que le bien arrive ?". Ce sont surtout les gentils qui le disent, tournant en dérision notre doctrine. Lors donc que nous leur parlons de l’enfer ; "comment, disent-ils, ce dogme est-il digne de Dieu ? Si un homme trouve son serviteur coupable de plusieurs fautes, il lui fait grâce et le croit digne de pardon, et Dieu punirait de peines éternelles ?"
Puis, quand nous leur parlons du baptême et de la rémission des péchés conférée par lui, ils nous disent : "Comment serait-il digne de Dieu de pardonner les péchés à celui qui a commis tant de fautes ?"
Voyez-vous la perversion de leur pensée, qui cherche surtout à contester ? Pourtant, si c'est un mal de pardonner, c'est un bien de punir ; s'il n'est pas bien de punir, il est bien de pardonner. Je parle ainsi en me plaçant à leur point de vue.
Mais, selon notre doctrine, il est bon de punir et il est bon de pardonner. Comment cela ? C'est ce que nous ferons voir dans une autre occasion, car celle-ci n'est pas opportune. C'est une question profonde et digne d'être longuement développée ; il faudra donc l'exposer aux yeux de votre charité.
Comment cette parole est-elle fidèle ? On le voit par ce qui précède et par ce qui suit. Considérez comment l'apôtre y prépare les esprits et s'arrête ensuite sur ce point. Quand il a dit que Dieu lui a fait miséricorde, à lui blasphémateur et persécuteur, il préparait l'esprit à cette parole. Non seulement, dit-il, Dieu a eu pitié de moi, mais il m'a rendu fidèle ; tant il est vrai qu'il a eu pitié de moi. Car nul, voyant un prisonnier devenu l'hôte du palais, ne doute qu'il ait obtenu sa grâce ; et c'est ce qu'on voit en Paul. Mais encore, comment cette parole est-elle fidèle ? Il en montre la preuve en lui-même, car il ne craint pas de s'appeler pécheur ; mais il se glorifie d'autant plus d'avoir été l'objet d'une si grande bonté, parce que c'est par là surtout qu'il peut montrer la grandeur de la tendresse divine.
Et comment ailleurs parle-t-il de lui-même ? "Suivant la justice qui est dans la Loi, j'étais sans reproche" ([4]).
Et ici il proclame qu'il était pécheur et le premier des pécheurs.
C'est que, suivant la justice qui est l'œuvre de Dieu et qui est le vrai but de nos devoirs, ceux mêmes qui sont dans la Loi sont des pécheurs. "Car tous ont péché, et ne peuvent atteindre à la gloire de Dieu".
Il n'a pas dit simplement la justice, mais, la justice qui est dans la Loi.
Car de même que celui qui possède beaucoup d'argent paraît riche, à ne considérer que lui, mais est bien pauvre et le premier des pauvres, si l'on compare ses trésors à ceux de l'empereur ; de même ici, les hommes, même justes, sont des pécheurs, si on les compare aux anges.
Mais si Paul, ayant pratiqué la justice qui est dans la Loi, est le premier des pécheurs, qui, parmi les autres, pourra être appelé juste ? Car il ne parle pas ainsi en calomniant sa vie ; il ne s'est dit ni impudent, ni débauché, ni avide du bien d'autrui, à Dieu ne plaise ; mais, en comparant une justice avec l'autre, il montre que la justice légale n'est rien, et que ceux qui la possèdent sont des pécheurs.
"Mais j'ai obtenu miséricorde, pour qu'en moi tout le a premier, Jésus-Christ fît voir toute sa patience, afin que je servisse d'exemple à tous ceux qui croiront en lui pour la vie éternelle".
Vous voyez comment ici encore l'apôtre s'humilie et s'abaisse, en présentant une autre cause plus humble de sa justification. Obtenir son pardon à cause de son ignorance, ne montre pas que l'on ait été fort coupable ni que l'on ait mérité des reproches bien accablants ; mais l'obtenir pour que désormais nul pécheur ne désespère d'obtenir aussi miséricorde, voilà ce qui témoigne d'un grand, d'un extrême abaissement. Et bien qu'il ait dit : "Je suis le premier des pécheurs, blasphémateur, persécuteur et coupable d'outrages" ; et encore : "Je ne suis pas digne d'être nommé apôtre " ([5]), rien de tout cela, ni de ce qu'il a dit ailleurs n'exprime autant d'humilité.
C'est ce qu'une comparaison va éclaircir. Supposez une ville populeuse, dont tous les habitants soient criminels, les uns plus, les autres moins, mais qui tous sont condamnés ; que l'un soit plus que tous les autres digne de châtiments et de supplices, qu'il se soit livré à tous les genres de crimes. Si quelqu'un annonce que l'empereur veut pardonner à tous, on ne le croira pas facilement jusqu'à ce qu'on ait vu la grâce accordée au plus coupable ; mais alors il n'y aura plus de doute. Voilà ce que dit Paul, que Dieu voulant remplir les hommes de la confiance qu'il leur pardonne tous leurs péchés, a choisi le plus coupable de tous. Car, dit-il, quand j'obtiens mon pardon, nul ne peut douter du pardon des autres ; en sorte qu'on pourrait se servir de la formule : Si Dieu pardonne à celui-là, il ne punira personne. Il exprime par là qu'il n'était point digne de grâce, mais qu'il l'a obtenue en vue du salut des autres. Que personne donc ne doute, dit-il, puisque j'ai été sauvé. Voyez donc l'humilité de ce bienheureux. Il n'a pas dit : Pour que Dieu montre en moi sa patience, mais "toute sa patience" – comme s'il eût dit : en nul autre, il n'en pouvait montrer davantage – il ne peut trouver un si grand pécheur qui ait besoin de toute sa miséricorde, de toute sa patience et non d'une partie, comme ceux qui ne sont pécheurs qu'en partie.
— "Afin que je servisse d'exemple à ceux qui croiront en lui pour la vie éternelle" c'est-à-dire pour leur consolation, pour leur encouragement.
Et après avoir dit du Fils cette grande parole sur l'immense charité qu'il a montrée, afin que nul ne suppose qu'il ait voulu priver le Père de la gloire qui lui est due, il la lui rapporte en disant : "Et au roi des siècles, immortel, invisible, Dieu unique, honneur et gloire aux siècles des siècles. Ainsi soit-il". ([6])
 

[2] Rom. III, 8
[3] Rom V, 20
[4] Phil. III, 6
[5] I Cor. XV, 9
[6] I Tim. I, 17
 
 
Jésus marche sur les eaux - Évangile de Jésus-Christ selon saint Mathieu - Chapitre XIV versets 22 à 33 (Mc 6,45-52 ; Jn 6,16-21)
 
22 Aussitôt après, Jésus pressa ses disciples de remonter dans la barque pour qu’ils le précèdent de l’autre côté du lac, pendant qu’il renverrait la foule.
23 Quand tout le monde se fut dispersé, il gravit une colline pour prier à l’écart. A la tombée de la nuit, il était là, tout seul.
24 Pendant ce temps, à plusieurs centaines de mètres au large, la barque luttait péniblement contre les vagues, car le vent était contraire.
25 Vers la fin de la nuit, Jésus se dirigea vers ses disciples en marchant sur les eaux du lac.
26 Quand ils le virent marcher sur l’eau, ils furent pris de panique :
— C’est un fantôme, dirent-ils.
Et ils se mirent à pousser des cris de frayeur.
27 Mais Jésus leur parla aussitôt :
— Rassurez-vous, leur dit-il, c’est moi, n’ayez pas peur.
28 Alors Pierre lui dit :
— Si c’est bien toi, Seigneur, ordonne-moi de venir te rejoindre sur l’eau.
29 —Viens, lui dit Jésus.
Aussitôt, Pierre descendit de la barque et se mit à marcher sur l’eau, en direction de Jésus.
30 Mais quand il remarqua combien le vent soufflait fort, il prit peur et, comme il commençait à s’enfoncer, il s’écria :
— Au secours ! Seigneur !
31 Immédiatement, Jésus lui tendit la main et le saisit.
— Homme de peu de foi ! lui dit-il, pourquoi as-tu douté ?
32 Puis ils montèrent tous deux dans la barque ; le vent tomba.
33 Les hommes qui se trouvaient dans l’embarcation se prosternèrent devant lui en disant :
—  Tu es vraiment le Fils de Dieu.


OrigeneCommentaire patristique par Origène - « Vraiment, tu es le Fils de Dieu »
Lorsque nous aurons tenu bon durant les longues heures de la nuit obscure qui règne dans les moments d'épreuve, quand nous aurons lutté de notre mieux..., soyons sûrs que vers la fin de la nuit, « lorsque la nuit sera avancée et que poindra le jour » (Rm 13,12), le Fils de Dieu viendra près de nous, en marchant sur les flots. Lorsque nous le verrons apparaître ainsi, nous serons saisis de trouble jusqu'au moment où nous comprendrons clairement que c'est le Sauveur qui est venu parmi nous. Croyant encore voir un fantôme, nous crierons de frayeur, mais lui nous dira aussitôt : « Ayez confiance, c'est moi, n'ayez pas peur ».
Peut-être que ces mots rassurants feront surgir en nous un Pierre en route vers la perfection, qui descendra de la barque, certain d'avoir échappé à l'épreuve qui le secouait. Tout d'abord, son désir d'aller au-devant de Jésus le fera marcher sur les eaux. Mais sa foi étant encore peu assurée et lui-même dans le doute, il remarquera la « force du vent »,il prendra peur et commencera à couler. Pourtant il échappera à ce malheur car il lancera vers Jésus ce grand cri : « Seigneur, sauve-moi ! » Et à peine cet autre Pierre aura-t-il fini de dire « Seigneur sauve-moi ! » que le Verbe étendra la main pour lui porter secours, et le saisira au moment où il commencera à couler, lui reprochant son peu de foi et ses doutes. Note cependant qu'il n'a pas dit : « Incrédule » mais « homme de peu de foi », et qu'il est écrit : « Pourquoi as-tu douté ? », c'est-à-dire : « Tu avais bien un peu de foi, mais tu t'es laissé entraîner dans le sens contraire ». Et là-dessus, Jésus et Pierre remonteront dans la barque, le vent se calmera et les passagers, comprenant à quels dangers ils ontéchappé, adoreront Jésus en disant : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ». Ces paroles-là, ce ne sont que les disciples proches de Jésus dans la barque qui les disent.
Origène
 
St Matthieu et l´ange
Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?

Homélie de saint Jean Chrysostome commentant le passage de l’Évangile de st Mathieu

“Jésus marche sur les eaux”


Dimanche 14 août 2011 | 3.98 Mo | 17mn 13s

Audio | Texte


Lecteur : JGM

 
 Saint Jean Chrysostome
Il guérissait toute maladie et toute infirmité

Dans cette homélie Saint Jean Chrysostome commente la guérison des deux aveugles, évangile selon saint Mathieu, Chapitre IX versets 27 à 35.

2 aveugles27 Lorsque Jésus partit de là, deux aveugles le suivirent en criant :
— Fils de David, aie pitié de nous !

28 Lorsqu’il fut arrivé à la maison, les aveugles s’approchèrent de lui. Il leur dit :
— Croyez-vous que j’ai le pouvoir de faire ce que vous me demandez ?
— Oui, Seigneur, lui répondirent-ils.

29 Alors il leur toucha les yeux en disant :
— Qu’il vous soit fait selon votre foi !

30 Et aussitôt, leurs yeux s’ouvrirent. Jésus ajouta d’un ton sévère [1]
— Attention, veillez à ce que personne n’apprenne ce qui vous est arrivé.

31 Mais, une fois dehors, ils se mirent à raconter dans toute la région ce que Jésus avait fait.
Par quel pouvoir ?

32 Mais alors que les deux hommes sortaient, on amena à Jésus un homme qui était sous l’emprise d’un démon qui le rendait muet.

33 Jésus chassa le démon et le muet se mit à parler. La foule était émerveillée et disait :
— Jamais on n’a rien vu de pareil en Israël !

34 Mais les pharisiens, eux, déclaraient :
—C’est par le pouvoir du chef des démons qu’il chasse les démons.

35 Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages pour y donner son enseignement dans leurs synagogues. Il proclamait la Bonne Nouvelle du règne de Dieu et guérissait toute maladie et toute infirmité.

Note [1] D’autres traduisent : « Jésus, indigné, leur dit ». L’indignation de Jésus vient de ce que les aveugles l’ont appelé publiquement : « fils de David ».


Commentaire patristique par Saint Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)

« Alors leurs yeux s'ouvrirent »

Maître, ô Christ, Maître qui sauves les âmes, Dieu, Maître de toutes les Puissances visibles et invisibles, parce que Créateur de tout ce qui est dans le ciel, et de ce qui existe au-dessus du ciel, de ce qui est sous la terre, mais aussi de ce qui est sur la terre...

Tu tiens tout dans ta main, car c'est ta main, ô Maître, cette grande puissance qui accomplit la volonté de ton Père,qui forge, réalise, crée et dirige nos vies de manière inexprimable.

C'est elle donc qui m'a créé moi aussi et du néant m'a fait venir à l'être. Et moi, j'étais né dans ce monde et je t'ignorais totalement, toi le bon Maître, toi mon créateur, toi qui m'as façonné, et j'étais dans le monde comme un aveugle et comme sans Dieu, car j'ignorais mon Dieu.

Alors en personne tu as eu pitié, tu m'as regardé, tu m'as converti, ayant fait briller ta lumière dans mon obscurité, et tu m'as attiré vers toi, ô Créateur. Et après m'avoir arraché du fond de la fosse...des désirs et des plaisirs de cette vie, tu m'as montré le chemin, tu m'as donné un guide pour me conduire vers tes commandements. Je le suivais, je le suivais, sans souci...

Mais aussi, quand je te voyais, toi, le Bon Maître là avec mon guide et avec mon Père, j'éprouvais un amour, un désir indicibles. J'étais au-delà de la foi, au-delà de l'espérance et je disais : « Voici que je vois les biens à venir (cf He 10,1), il est là, le Royaume des cieux. Je vois sous mes yeux 'ces biens que l'oeil n'a pas vus et dont l'oreille n'a pas entendu parler'» (Is 64,3; 1Co 2,9).

Homélie de saint Jean Chrysostome commentant le passage de l’Évangile de st Mathieu :
Photo supprimée sur demande de l'auteur


31-07-2011 | 15mn 47s | 3.62 Mo | Audio | Audio sur Janaus (mp3 remixé)

Lecteur : JGM -

 



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